(Et celles à ne pas choisir !)
Je l’ai déjà souligné ici ou sur mon blog, si vous avez l’intention d’envoyer votre manuscrit à des comités de lecture, le mot d’ordre pour la mise en page, c’est SOBRIÉTÉ !
Eh oui, lorsqu’un éditeur ou le lecteur d’un comité de lecture se plongera dans votre manuscrit, il faut que, du premier coup d’œil, l’ensemble soit agréable, aéré, et donne envie de tourner les pages. En dehors de toute considération de fond, la forme joue un rôle important dans la première image que l’éditeur va se faire de votre ouvrage. Et cette première image est absolument fondamentale. Un texte où l’on voit simplement sans lire que l’ensemble est mal organisé, brouillon visuellement, on peut se dire que le fond du texte est à l’identique. Mal préparé. Même si ce n’est pas le cas.
J’avais déjà donné quelques conseils de présentation d’un manuscrit dans un précédent article, et je ne vais pas y revenir en détail ici, juste préciser certaines choses.
Je parlais de sobriété au début, ce mot est important. Il faut absolument éviter d’imprimer une quelconque identité visuelle à l’œuvre que vous souhaitez soumettre à un éditeur, même si ça vous semble faire partie intégrante de votre projet. Votre roman, votre texte, vous l’avez conçu, travaillé, retravaillé, lu, relu, etc. Vous le connaissez et vous avez une image déjà faite dans votre esprit, par exemple d’une couverture, de polices de texte qui pourraient coller, etc. Et de ce fait, vous êtes parti pour l’appliquer sur votre mise en page. C’est un réflexe normal. On se dit ainsi qu’on fait des efforts de présentation, pour que le manuscrit « sorte du lot » et dise à l’éditeur « vous voyez, j’ai construit une œuvre complète, je sais où je vais ».
C’est une chose à éviter je pense. Je m’explique. Vouloir imposer, même involontairement, une identité visuelle à votre texte, c’est prendre le risque de biaiser celle qu’aura l’éditeur. Ou de l’emmener vers des images que vous ne souhaitiez pas. Mettre par exemple une image de couverture à votre manuscrit peut être totalement contre-productif par rapport au but fixé. Dans un premier temps, l’image ne sera peut-être pas celle que l’éditeur se fera de votre texte. Réaliser une illustration involontairement très « polar » ou « roman noir » alors que vous avez plutôt écrit un policier classique, ou autre, c’est déjà biaiser le regard. Ajoutons aussi que, à moins d’être un graphiste, il est fréquent que les compositions que l’on peut faire ne soient pas forcément très réussies, et pour le coup, peuvent donner déjà une image négative rien que sur la couverture. Vous en conviendrez, c’est dommage, et donc, dans le doute, il est préférable de s’abstenir !
Ainsi, pour votre couverture, contentez-vous de mettre le titre de votre œuvre, cela sera bien suffisant.
Un autre point sur lequel je voudrais insister ici, celui sur le choix des polices. Là encore, la sobriété est de rigueur. N’utilisez pas de polices fantaisies, même si on en trouve des milliers notamment sur Dafont ou autre. Une police fantaisie imprime également une identité visuelle à l’ouvrage, qui est inutile à ce stade, vous l’avez compris je pense. De même, ne vous embêtez pas à faire des lettrines de début de paragraphe.
Aussi, restez dans des polices types, classiques, agréables à l’œil, aisément lisibles (ne mettez jamais par exemple des polices de type gothique dans les titres, elles sont souvent quasi illisibles). De même certaines polices scriptes (Chopin, English, etc.) ne sont pas lisibles si mises en capitales (hormis la capitale initiale). En général, on les proscrira de toute façon, pour garder en tête un schéma qui fonctionne efficacement :
Une police de type à empattement pour le corps de texte – une police sans serif pour les chapitres et éventuels titres de chapitres
Sur support papier, une police à empattement est plus agréable à lire pour un corps de texte, et il faudra donc restreindre votre choix ici.
Voici donc une petite sélection de police que vous pouvez utiliser pour votre corps de texte :
- Times New Roman, corps 12, espacement 1,5 au moins, marges standard ou laisser une marge plus importante à droite ;
- Garamond ou Adobe Garamond Pro, très classique, corps 12 ou 13 ;
- Georgia, corps 12 ;
- Cambria, corps 12 ;
- Book Antiqua encore, ou Bookman Old Style ;
- Baskerville ;
- Gentium Basic.
Comme vous voyez, rien d’original, et c’est bien le but !
Pour vos titres, voici quelques polices sans serif utilisables (certaines sont trouvables gratuitement sur le web) :
- Calibri ;
- Tahoma ;
- Déjà Vu sans ;
- Titillium ;
- Aller ;
- Ubuntu ;
- PT.
En voici d’autres À ÉVITER (même pour les titres) car – faut pas se mentir –, elles ne sont pas top (ou pour des cartons d’anniversaire ! clin d’œil à Nelson District ^^) :
- Comic;
- Monotype Corsiva;
- Lucida;
- Mistral;
- Arial (trop basique pour le coup) ;
- Segoe;
- Courier new.